Opinions - 11.12.2012

Pour un gouvernement d'union nationale

Nul n’est sans savoir que ce qui se passe en Tunisie actuellement ne sert aucunement les buts de la révolution de la fierté.  En effet, le jeu politique instauré par la simple décision de procéder à des élections a été le point de départ de tous les maux qui rongent le pays en ce moment.

Cette configuration de l’espace politique en champs de bataille, où chaque partie essaye de détruire le projet des autres, ne peut pas répondre aux exigences les plus élémentaires d’un peuple qui se cherche encore et qui a du mal à se comprendre. Tous les projets de tous les partis politiques devraient converger vers le sauvetage de la Tunisie après toutes ces années de dictature et d’abus. Et pour cela il n’y a pas trente mille voies. Les étapes sont claires et les marches à suivre très facile à entamer, il manque tout juste la volonté politique de les réaliser.

Il faudrait à mon humble avis inviter ardemment toutes les parties à se réunir autour de la table afin que personne ne puisse prendre comme prétexte la mauvaise volonté  de la partie opposée. Si tout le monde participe à l’exercice du pouvoir, le peuple n’aura aucune difficulté à comprendre ce qui se passe réellement et à suivre d’une manière objective ce qui se passe. Le jeu politique implique d’influencer la population et la mobiliser pour réaliser des objectifs et du millage politique sur un dossier ou un autre.

Donc, notre appel, autant pour le gouvernement que pour son opposition, est de former un gouvernement d’union nationale qui regroupe toutes les parties afin que tous les intêrets soient défendus. Il n’y a pas une seule Tunisie, et par conséquent les intérêts et les enjeux de chaque groupe peuvent être bien différents et cela est tout à fait normal. Il appartient à la classe politique de faire en sorte de les rendre homogènes et éviter qu’ils soient dans l’opposition.

Or, avec l’état actuel des choses, où on est bien en présence d’adversaires politiques dont le seul but est le pouvoir et gouverner, de bonne ou de mauvaise foie, ce n’est pas à moi d’en être le juge, je laisserai cette partie au temps et à l’histoire. Le seul perdant dans cette configuration politique c’est bel et bien le peuple tunisien dans toutes ces  représentations, du plus riche au plus pauvre, du plus jeune au plus vieux et du plus ignorant au plus éduqué.

C’est pour toutes ces raisons que je demande vivement et sans délai aux membres de l’assemblée constituante de se doter des meilleurs moyens, outils et organismes afin de mener à bien la mission pour laquelle ils ont été élus. À défaut de cela ils n’auront été, pour le peuple qui les a amenés où ils sont, que perte de temps et d’argent.

Khalyl Bouzaiene