News - 03.04.2009

Dar Assabah ouvre son capital: « Partenariat pour l'avenir »

assabahL’entrée d’un groupe privé tunisien au capital de Dar Assabah, annoncée ce matin par les deux quotidiens Assabah et Le Temps marque un jalon significatif dans le développement des médias en Tunisie. Jusque-là et depuis sa fondation il y a 58 ans, en février 1951 par feu Habib Cheikhrouhou, cette société avait gardé un statut d’entreprise familiale, transmettant son management et ses actions, après la disparition du Père, au sein des héritiers.

L’ouverture du capital dont les modalités n’ont pas été encore précisées (cession d’actions par certains actionnaires ?) augure surtout une volonté de développement. Le communiqué publié ce matin le souligne clairement : « La direction et les actionnaires de la société Dar Assabah se félicitent de ce partenariat et partagent avec le partenaire les mêmes objectifs et valeurs en vue de promouvoir la presse indépendante et de contribuer à son développement.». Un message d’avenir qui recueille de bonnes appréciations, recueillies tôt ce matin par Leaders auprès de différentes parties.

Le TempsSi l’identité du nouvel actionnaire n’est pas révélée, le communiqué mentionne juste qu’il s’agit « d’un partenaire de renom, opérant dans le secteur des médias et en particulier dans le domaine de la radiodiffusion », Leaders apprend que c’est un groupe dynamique qui opère dans différents domaines notamment les industries agro-alimentaires, la distribution automobile, le transport, les finances et la radio (sans but lucratif). Habitué à travailler avec de grandes marques internationales, il imprime à son management des modes avancés de bonne organisation, de valorisation du capital humain et de culture de l’excellence dans le respect des valeurs.

« Ce partenariat, précise le communiqué, s’inscrit dans le prolongement de la stratégie de développement du groupe auquel appartient le partenaire notamment dans le domaine des médias et de la communication. »

Une nouvelle gouvernance
 
Ce qui est certain, c’est que l’ère du journalisme uniquement passion est à présent dépassée. Les éditeurs de presse ne peuvent plus se réduire à de petites entreprises individuelles ou familiales. Ils gagnent à ouvrir leur capital à un tour de table le plus large possible. Sans sacrifier les nobles idéaux de la profession et ruer vers l’unique recherche du gain en s’assignant comme ultime objectif la rentabilité maximale, au détriment de tout, les médias ne sauraient se priver de la pluralité des actionnaires, garants de l’indépendance rédactionnelle, soucieux d’une gestion avant-gardiste, acquis au respect des journalistes qui constituent, en fait, le capital le plus précieux d’un média.

Diverses expériences sont tentées de par le monde sur le statut des médias posant nombre de questions : à qui doivent-ils appartenir et comment organiser leur gouvernance ? Sous Hubert Beuve-Méry, Le Monde avait adopté, dans la recherche des équilibres et des garanties pluralistes,  une architecture assez alambiquée avec une société propriétaire du titre qui le met en fermage auprès d’une société éditrice, et une série de sociétés de journalistes, d’amis, de fabrication, de produits dérivés, etc. Dans certains pays, le capital a été très dilué avec un encouragement particulier pour la prise de participation par des associations et collectivités locales.

En Tunisie, l’expérience récente de Radio Mosaïque est instructive. Le tour de table réunissant à son capital nombre de groupes privés de divers horizons et secteurs, lui a apporté solidité, modernité et bonne gouvernance. Son succès populaire et commercial, les conditions de travail  réservées aux personnels (animateurs, journalistes, producteurs, etc.), avec locaux modernes bien aménagés, grille de rémunération avantageuse et système de motivation incitatif, offre un bel exemple.

Ce qui est certain, c’est l’avenir des médias, mais aussi l’essor du journalisme, l’enrichissement du contenu et l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des journalistes, passent par une nécessaire restructuration des entreprises de presse, l’ouverture de leur capital le plus largement possible et la modernisation du management et pourquoi pas une introduction en bourse. Il faut le reconnaître, à l’instar d’autres confrères, Dar Assabah ne cesse de s’y employer. Elle vient de nous en donner un signal fort. Le titre choisit pour le communiquer tient lieu de profession de foi : Partenariat pour l’avenir.

A noter que c’est M. Raouf Cheikhrouhou qui assume depuis plus de 8 ans (après un premier passage de 1989 à 1993), la direction générale de Dar Assabah où il avait commencé sa carrière il y a 20 ans auprès de feu son père. Gestionnaire et financier (formé à Paris-Dauphine), férus de journalisme et de sport (Tennis, voile, etc.), il déborde d’innovations et de dynamisme.

Mise à jour le 18 avril 2009 / Agence TAP

« Princesse Groupe » acquiert 70pc du capital de « Dar Assabah »

TUNIS 18 avr 2009 (TAP) - M.Mohamed Fahd Sakher El Materi, président de « Princesse Groupe » vient de concrétiser l’acquisition d’une participation majoritaire portant sur 70pc du capital de la « Société tunisienne de presse, d’impression, d’édition, de diffusion et de publicité - Dar Assabah ».

L’acquisition s’est faite en deux blocs proposés à la vente par une partie des actionnaires. Les détenteurs du bloc restant ont exprimé à M. Materi le souhait de céder leurs parts dans les mêmes conditions, et l’opération est en cours de finalisation.

A cette occasion, M.Mohamed Fahd Sakher El Materi a fait la déclaration suivante :

« Je voudrais saisir cette occasion pour rendre d’abord un grand hommage au fondateur d’Assabah feu Habib Cheikhrouhou qui a marqué de son sceau l’évolution de ce journal. Je voudrais ensuite souligner que sa conception de l’indépendance de ce journal et des autres publications demeurera pour nous une source d’inspiration pour le présent comme pour le futur ».

« En ces temps où, dans le monde, les médias écrits sont poussés aux concentrations et à s’adosser à de grands groupes économiques pour survivre, je tiens à dire clairement que je suis là pour donner au groupe Assabah/Le Temps les moyens de l’ambition qui devrait être la sienne et d’assurer sa pérennité.

Notre but commun sera la quête de la vérité et la contribution au climat démocratique civilisé dans notre pays. Pour cela, il nous fallait enrichir le pluralisme médiatique tunisien avec un Groupe Assabah/Le Temps plus solide, capable de s’adapter aux progrès technologiques et de se diversifier, plus ouvert sur la jeunesse, plus axé sur les problématiques de notre époque et plus accessible à l’ensemble du pays et à son voisinage.

Je tiens aussi à rendre hommage à l’ensemble du personnel, et parmi eux les journalistes. Comme eux, je suis conscient que le développement du groupe implique l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, meilleurs garants pour renforcer leur indépendance et pour davantage de professionnalisme et d’excellence ».

 

 

 
 

 

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1 Commentaire
Les Commentaires
othello - 19-04-2009 13:47

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