Le casse-tête financier du gouvernement Jomaa : où trouver 4 milliards de dinars?
S’il n’a pas eu le temps de tout dire lors de son interview télévisée lundi soir, Mehdi Jomaa avait brossé samedi devant les dirigeants de partis un tableau peu reluisant de la situation économique et financière. La croissance n’a été que de 2.6% au cours de l’année 2013, selon les premières estimations alors qu’on a comptabilisé sur 4%. En même temps, on enregistre une baisse de l’investissement qui est passé de 24% du PIB en 2010 à 20% seulement en 2013. Par ailleurs, la productivité a enregistré une nette détérioration se situant à -0.4, en 2013.
Cette faible croissance a été à l’origine d’un creusement du déficit budgétaire qui est de 6.1 en 2013, entrainant une hausse de la dette publique qui est passée de 40% du PIB en 2010 à 49% selon les prévisions pour 2014.
Le problème le plus aigü est sans doute le gap de financement pour l’année en cours qui doit se situer entre 3.5 et 4 milliards de dinars. Expliquant les difficultés économiques que connaît actuellement la Tunisie, le chef du Gouvernement a mis l’accent sur deux aspects concomitants. Le premier est l’essoufflement du modèle économique bien avant la révolution, qui s’est traduit par l’accroissement du chômage et l’aggravation des disparités régionales. Le second relève des dérapages post-révolution et particulièrement la place prise par la consommation et la compensation dans la dynamique de croissance au détriment de l’investissement. C’est ainsi que les dépenses de compensation ont connue une croissance de près de 246% sur les trois dernières années, alors que les investissements ont enregistré une dynamique de croissance moindre qui s’est limitée à 11%.
Lire aussi
Interview de Mehdi Jomaa: les principales déclarations
Mehdi Jomaa inquiétant, rassurant
- Ecrire un commentaire
- Commenter
Pour le déficit budgétaire dont le premier minister a parlé (4 milliard DT) il est abordable et les tunisiens à l´étranger pourrait contribuer, je propose par une somme de 2oo à 5oo DT chacun. Dans le passé(avant la Revolution)nous avons aussi contribué mais Dieu sait ce qu´on a fait de l´argent. Il faudrait en principe un moyen legal donc sûr pour être tranquille. bien sûr les autres à l´ étranger ont le droit d´accepter ou de refuser cette proposition.
Monsieur Mehdi Jomaanous a parlé pour une fois sans camouflet. Les mensonges d'autrefois sont mis de côté,et le bâton magique aussi! Il a responsabiler Tous, en insistant sur la vraie situation de la Tunisie.
Comment encourager l'investissement intérieur et extérieur sans une réforme fiscale profonde????
Les 4 milliards de dinars on peut les trouver en supprimant le régime forfaitaire.
Avec cette ampleur du déficit, la Tunisie a franchi la ligne rouge en matière d’endettement extérieur de l’Etat : (i) pour fin 2013, la dette s’élevait déjà à 40 milliards de dinars, soit 51.1% du PIB dépassant le seuil considéré comme limite (50%), (ii) cette même dette nette représente 150% de nos exportations alors que le ratio limite est fixé par les spécialistes à 105%. Pour 2014, nous franchissons l’infranchissable, le seuil de 50 Milliards de dollars et un endettement de 55 % du PIB. Alors pourquoi la BCT et le gouvernement actuel continuent-ils à endetter le pays sachant que ces fonds ne participent nullement à créer une réelle croissance. En réalité les dettes contractées sont justement pour rembourser la dette du régime de ZABA et les désastres des gouvernements précédents post Janvier 2011. Le coût de la dette est devenu prohibitif dépassant la capacité de remboursement de notre pays. La dette se transforme de facto en frein à la croissance. Nous assisterons dans prochaines années à un effet dépressif de l’endettement sur la croissance dû essentiellement au fardeau de la dette et sa mauvaise utilisation. Il faut aller rapidement vers une solution radicale : (i) réduire les salaires des fonctionnaires et assimilés de 25% (ii) supprimer tous les avantages accordés aux hauts fonctionnaires (voitures de fonctions, bons d’essence, tél, voyages à l’étranger, etc…), (iii) réduire de 80% le budget de la présidence, (iii) mettre fin à la mission de l’ANC, (iv) réduire de moitié le budget de la caisse de compensation, (v) suspendre le remboursement de la dette extérieure. Ainsi, nous pouvons équilibrer le budget de l’Etat sans avoir besoin d’emprunter. Ça passe ou ça casse!