Caïd Essebsi au journal El Arab : la constitution a été violée
Le président de la République constate que le mouvement Ennahdha, la coalition nationale et Machrou Tounès forment aujourd’hui la nouvelle Troika.
Dans une interview au journal El Arab qui parait à Londres, il a déclaré «qu’une nouvelle réalité a vu le jour avec la mainmise que le mouvement exerce désormais exerce sur le pouvoir. Selon la constitution, le pouvoir exécutif est bicéphale : la présidence et le chef de Gouvernement. Ce qui est une mauvaise chose qui doit changer, mais si le chef de l’Etat n’est pas satisfait du gouvernement, ce pouvoir se limite au chef de Gouvernement. C'est notre réalité aujourd’hui. Et c’est ce qui renforce la suprématie d’Ennahdha. Si on avait un autre souci que celui de l’intérêt national, on s’en serait tenu au texte de la constitution qui fait obligation au président de la République de donner son assentiment avant que le gouvernement ne sollicite l’investiture de l’Assemblée. Ce ne fut pas le cas. Il y a eu donc violation constitution pour la première fois parce que la majorité l’a tolérée».
En ce qui concerne les changements que le paysage a connus, le chef de l’Etat a dit : « Ennahdha a été élue et le peuple est souverain. Or l’équation a changé aujourd’hui. La coalition nationale a changé la donne. La plupart des composantes de cette coalition ont été élues sur la base de leur appartenance à Nidaa Tounes. Ils ont ensuite changé de cap dans le cadre de ce qu’on appelle la transhumance politique qui n’est plus admissible. Tous ces éléments ont favorisé la mainmise d’Ennahdha sur le gouvernement. Car sans elle, il n’y aurait pas eu de gouvernement. Ennahdha a aujourd’hui sa politique, ses objectifs et ses défis et elle exerce maintenant son influence sur tout le paysage politique. L’appétit vient en mangeant».
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