Un grand débat au Forum de Davos : Comment déverrouiller l’avenir devant la jeunesse arabe ? (Vidéos et Photos)
Davos – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Comment les leaders arabes peuvent ouvrir les horizons devant les jeunes de la région et déverrouiller l’avenir avec toutes ses potentialités en leur faveur ? C’est le thème d’un panel de discussion qui a suscité réel intérêt au 48ème Forum économique mondial. Sur le podium, Hadley Gamble, de CNBC, a réuni Youssef Chahed, Mohamed Al Tuwaijri (Arabie Saoudite, ministre de l'Economie et du Plan), Alain Bejjani (Liban), Khaled Al Rumaihi (Bahrein), et Rami Hamadallah (Palestine).
La salle était archi-pleine, avec aux premiers rangs, Amr Moussa, l’ancien secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, nombre de ministres et de dirigeants de grandes entreprises et d’organisations internationales et de figures politiques et de la société civile. Présent à Davos, le chef d’Ennahdha a assisté à ce débat.
Le premier tour des réponses était articulé sur l’espoir et la confiance en l’avenir à rendre aux jeunes, la création d’emplois, la promotion des investissements et autres concepts bateaux. Mais, rapidement, ont est arrivé aux questions essentielles. Première demande des jeunes arabes, c’est la mobilité, sans obligation de visa, lancera le palestinien Rami Hamadallah. C’est aussi la demande pressante des opérateurs économiques, ajoutera le libanais, Alain Bejjani. « Open it !, martellera-t-il. Pour tout. La mobilité, l’investissement, l’éducation. Laissez faire le secteur privé. Le salut du monde arabe ne viendra pas des gouvernants, mais du secteur privé. »
Youssef Chahed ne pouvait qu’y souscrire, poussant la réflexion aux questions impératives de la sécurité et de la stabilité. « Avant de songer à la croissance, le préalable est de garantir la sécurité de chacun de nos pays, sa stabilité politique, économique et sociale. Mais, aussi, d’apporter aux catégories vulnérables, tout le soutien requis, affirmera-t-il. En pensant sécurité et stabilité, ajoute Chahed, il faut que cette même préoccupation soit partagée par les pays du voisinage immédiat, mais aussi par l’ensemble de la région. » Rappelant l’ampleur des menaces terroristes et des mouvements revendicatifs qui sévissent un peu partout dans la région, n’épargnant quasiment que très peu de pays, il a souligné leur impact sur le développement et la réalisation des aspirations de la jeunesse arabe.
Le chef du gouvernement reconnaît qu’en Tunisie, comme dans nombre d’autres pays arabes, le système éducatif, devenu obsolète, est à réviser complètement, tout comme celui de la formation professionnelle. Il ne s’agit pas selon lui d’offrir des places scolaires et universitaires, ainsi que dans les centres de formation, mais de doter les jeunes de l’enseignement et des qualifications qui leur ouvrent des opportunités d'emploi. Plus que créer des emplois, sans soucier de leur réel intérêt, l’essentiel est de créer des emplois de qualité, à tous les niveaux et dans tous les secteurs. D’un autre côté, il s’agit de permettre à l’entreprise de disposer des ressources humaines qualifiées indispensables à la création de la valeur.
Youssef Chahed plaide en faveur de la digitilisation, de l’innovation technologique, et l’élargissement des marchés, comme vecteur d’opportunités et de croissance. L’enlèvement de toutes les barrières qui y font jusque-là obstacle et une véritable intégration économiques est plus qu’urgente, selon lui.
Le consensus des autres panélistes sur cette vision n’était pas difficile à réunir. Tous ont en effet appelé à un sursaut général des leaders politiques, mais aussi économiques et sociaux dans le monde arabe.
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