Ces Tunisiens du Canada: Ahlem Ammar, La vice-doyenne
Depuis le 1er juin dernier, Ahlem Ammar est vice-doyenne au développement et à la formation continue à la faculté de l’Éducation à l’Université de Montréal. Dans ses nouvelles charges, elle s’occupera des programmes professionnels de 2e et 3e cycle, de la formation continue non créditée et des projets de développement facultaires. «Je tiens à préciser que le développement couvre le national et l’international et que le Maghreb est une priorité facultaire», souligne-t-elle.
Titulaire d’une maîtrise en civilisation et littérature anglaises de l’Ecole normale supérieure de Tunis (1993), Ahlem Ammar a obtenu son master en linguistique appliquée à l’Université de Concordia (1996), son Ph.D en éducation de l’Université McGill (2003), son agrégation en 2010 et sa titularisation en 2017.
Ahlem Ammar a remporté le Prix d’excellence en enseignement en 2014 et le Prix d’excellence pour l’encadrement aux cycles supérieurs de l’Université de Montréal en 2016. Décerné chaque année à un seul enseignant de toutes les facultés de l’Université, ce dernier prix prestigieux distingue les efforts fournis pour accompagner les étudiants dans leurs recherches. Retour sur un parcours.
«Le 27 août 1993, une jeune femme, nouvellement diplômée, fraîchement mariée et grandement stressée prit l’avion de Tunis vers Montréal, laissant derrière elle tout ce qu’elle avait connu depuis son jeune âge. Cette femme n’avait pas choisi le Canada, mais plutôt l’homme qui y résidait. Cette jeune femme, c’était moi, Ahlem Ammar.
«À l’âge de 23 ans, j’ai débarqué dans ce pays, pleine de volonté et de rêves. Dès le départ, ma route se montra beaucoup plus difficile qu’anticipée. Mes premiers obstacles se montrèrent très tôt : être acceptée dans une université canadienne, obtenir une exemption des frais de scolarité que doivent payer les étudiants internationaux et obtenir un visa étudiant. Cela ne représentait que le début d’un long combat. Étant convaincue que mes difficultés étaient comparables à celles de beaucoup d’immigrants comme moi, je préfère me concentrer sur les qualités et les rencontres qui m’ont permis de réaliser et même de dépasser toutes mes attentes.
«D’après mon expérience, si j’ai un conseil à donner à une personne qui veut réussir dans ce pays, c’est de se munir d’une volonté sans fin et d’une résilience d’acier. Confrontée à toute personne qui remettait mes compétences en question, sans me montrer arrogante, je répondais «testez-moi». Face à tout problème qui se présentait autour de moi, je disais simplement «je m’en occupe» et «je le fais». À travers tout cela, ce qui m’animait est ma conviction que l’échec n’est pas une option et que ma réussite ne dépend de nul autre que de moi. Tout problème était une occasion d’apprentissage et d’avancement personnel. La volonté de chercher des solutions aux problèmes, de s’impliquer et même de faire rayonner les autres sans calculer le gain personnel force la reconnaissance d’autrui. Cependant, mon chemin n’était pas exempt d’erreurs.
«N’ayez pas peur de l’erreur et faites d’elle votre alliée! Après tout, seulement ceux qui ne font rien ne se trompent jamais. Ça prend beaucoup de volonté pour surmonter les erreurs et les déceptions qui en découlent. Je ne pense pas vous surprendre quand je vous dis que même les plus fortes et les plus ambitieuses des personnes s’affaiblissent de temps à autre. C’est dans ces moments que l’on comprend réellement l’importance d’un bon entourage. Entourez-vous de personnes qui ne se sentent pas menacées par votre réussite, de personnes qui veulent réussir, innover et changer le monde, de personnes qui osent! Vous n’avez pas de temps à perdre avec les autres. Mes rencontres avec des personnes qui ont cru en moi, qui m’ont soutenue, qui ont rêvé avec moi et pour moi sont le moteur qui continue de me propulser. Vous aurez certainement la chance de rencontrer ces modèles dans votre milieu universitaire ou professionnel, mais aussi dans la communauté tunisienne à Montréal. Cette communauté qui n’arrête pas de grandir et de toucher à toutes les sphères professionnelles.
Je ne peux pas terminer sans souligner trois autres points. Mettez-vous en équipe et sortez de votre zone de confort; soyez honnêtes et fidèles envers le Canada, un pays qui continue de nous accueillir si généreusement et de nous permettre l’épanouissement; n’oubliez jamais la Tunisie qui demeure et restera toujours le pays qui nous a donné vie. Notre amour pour la Tunisie n’est aucunement contradictoire avec notre fidélité au Canada. C’est en contribuant au bonheur de ces deux pays que nous finirons par accomplir notre propre bonheur».
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Je commence á comprendre pourquoi des tunisiens tournent vers l´ émigration que de chercher du travail en Tunisie même. C´est que les tunisiens doivent vivre la periode de "purgatoire". Pourtant c´est simple en Tunisie, il suffit de chercher du travail dans des bureaux de chomage et ca ne demande pas trop de complication.Le purgatoire est en même temps une recherche de soi-même. Il faudrait humaniser le travail en Tunisie du point de vue des remunerations et les avantage du travail pour la vie familiale et la recherche du bonheur. L´avenir de l´émigration n´est plus sûr en ces temps. Tous les ans en Europe on vient avec de nouvelles lois contre les immigrés et ca finira mal pour tous en definitive selon moi..