Le rapport de la COLIBE dans le sillage du mouvement réformiste et moderniste tunisien
L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires apprécie à sa juste valeur le contenu du rapport élaboré par commission des libertés individuelles et de l’égalité en vertu d’un mandat du chef de l’Etat consécutif à son discours prononcé le 13 août 2017 à l’occasion de la Fête de la femme. Ce rapport a la valeur du document historique qui s’inscrit dans le sillage du mouvement réformiste et moderniste tunisien et qui consacre une pensée mettant en valeur les finalités des prescriptions religieuses et issue d’une réflexion rationnelle sur le patrimoine. Ce document a, par là même, la valeur et l’importance du décret d’abolition de l’esclavage, du Pacte fondamental ( Ahd El Amen) et du Code du statut personnel.
Le rapport s’est appuyé sur les dispositions de la Constitution du 27 janvier 2014 et il a respecté les conventions internationales garantissant les libertés individuelles et les droits humains paraphées par la Tunisie. Son contenu est une tentative réussie pour faire l’équilibre entre la culture tunisienne et la culture humaine. Aussi a-t-il inscrit les droits et les libertés dans le contexte socio-culturel tunisien marqué par la tolérance et l’aspiration à être au diapason de l’époque. Le rapport est également venu couronner les efforts du mouvement féministe revendiquant l’égalité totale et concrétiser les objectifs de la Révolution de la dignité et de la liberté.
C’est pourquoi l’association appuie ce projet civilisationnel et appelle la Présidence de la République à le transformer en projets de loi à soumettre à l’approbation de l’Assemblée des représentants du peuple dans les meilleurs délais. L’association appelle également les différentes composantes de la société civile et du monde politique à adopter, pour réagir au rapport proposé, l’approche du dialogue constructif et du respect mutuel. Elle exhorte tout le monde à éviter l’attitude qui consiste à lancer des accusations d’hérésie, à déformer la réalité, à stigmatiser les opinions divergentes et toutes les pratiques sans rapport avec la défense des idées et sans assise morale ou religieuse, à l’instar de la diffamation, de la stigmatisation et de l’atteinte à la réputation, récemment subies par certaines de nos collègues à l’université et qui ne déshonorent et ne portent finalement préjudice qu’à leurs auteurs.
Tout en remerciant les membres de la commission pour l’effort de synthèse dans la rédaction du rapport, l’association leur exprime son soutien et leur fait part de sa totale disposition à participer au dialogue sociétal et intellectuel autour des sujets traités dans le document et dénonce le comportement de certains chefs de file qui mènent des campagnes de falsification et de défiguration de la réalité basées sur le mensonge et la désinformation dans le but de monter l’opinion publique contre les membres de la commission et sa présidente et contre les partisans des idées progressistes portées par le rapport.
Habib Mellakh
Président de l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires
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