Marouane El Abbasi : Comment agir autrement pour juguler l’inflation et redresser les fondamentaux (Album Photos)
« Le déficit courant de la balance commerciale tunisienne, triplant depuis 2010 et dépassant pour la première fois la barre de 10% s’érige en indicateur alarmant », met en garde le nouveau gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abbassi. S’accompagnant d’un déficit budgétaire et des paiements, avec une hausse vertigineuse de l’inflation (7.2% en février 2018), ils constituent ensemble une source de profonde préoccupation dont tous les Tunisiens doivent être pleinement conscients, affirme-t-il. « Sans des décisions immédiates, il est à craindre que ces indicateurs, notamment celui de l’inflation, risquent d’accéder à d’autres paliers dans une ascension difficile à contrôler », souligne-t-il.
Pour le gouverneur de la Banque centrale qui donnait jeudi matin sa première conférence de presse depuis sa prise de fonction, il urge « d’agir autrement », dans une politique mixte s’étendant au-delà du monétaire, au budgétaire et fiscal. Pleinement imprégné du « sens de l’urgence » et conscient que « la Tunisie est en train de se confronter à ses démons », il entend faire jouer à la BCT son rôle premier de stabilisation des prix et sa contribution à la coordination des actions y afférentes.«
"On ne peut pas continuer avec des indicateurs aussi menaçants''
Ce qui est grave, selon Marouane El Abbassi, c’est que le déficit du commerce extérieur est devenu structurel ce qui plombe lourdement l’économie et les finances publiques. Aussi, il n’y a pas de plus dangereux que l’inflation galopante, pouvant entrer en spirale, que les différentes analyses des modèles de prévision estiment vouée à une hausse à de nouveaux paliers redoutables. « On ne peut pas continuer avec des indicateurs aussi menaçants » met-il en garde.
Est-il acceptable que...
Poussant plus fortement la sirène d’alarme, le gouverneur de la Banque centrale estime inadmissible que les délais d’attente des bateaux et d’enlèvement des marchandises au port de Tunis soient de l’ordre de 30 jours, alors qu’ils n’étaient que de trois jours il y a quelques années seulement. Face à ces difficultés, les importateurs sont obligés d’augmenter substantiellement leurs commandes pour éviter toute rupture de stock, ce qui génère des tirages excessifs bloqués sur les réserves en devises.
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Comment défendre le dinar, alors que...
''Jouer pleinement le jeu de la transparence''
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