Dès ce lundi au Koweït, la communauté internationale se mobilise pour la reconstruction de l’Irak et l’éradication de Daech
Koweït City – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. Pas moins de 75 pays et institutions financières (dont la Banque mondiale), ainsi que l’ONU, l’Union européenne et 1850 chefs de grandes entreprises participent à la Conférence du Koweït pour la reconstruction de l’Irak qui débute ses travaux ce lundi 12 février dans la capitale koweitienne. Ce grand rassemblement, inédit, entend adresser un message fort de soutien au peuple et gouvernement irakiens pour leur réitérer la détermination de la communauté internationale à appuyer la stabilisation de l’Irak, sa sécurité et sa reconstruction, affirme les autorités koweïtiennes. « Comme elle a soutenu l’Irak dans sa guerre contre l’Etat Islamique (Daech), la communauté internationale se tient au côté de l’Irak dans sa reconstruction » a déclaré Sheikh Sabah Khaled Al-Hamad, vice-chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, dimanche soir devant plus de 200 journalistes venus de divers pays, lors d’une conférence tenue à la veille de l’ouverture de la conférence.
Eradiquer Daech, assécher ses sources de financemnt et s'attaquer à ses causes
Cette grande manifestation économique, financière et sociale qui se tiendra du 12 au 14 février 2018, s’accompagne d’une réunion des pays membres de la coalition contre l’Etat islamique qui aura lieu le mardi 13 février au palais Bayane. Elle sera ouverte par l’Emir du Koweit, Sheikh Sabah Al-Ahmad Al Jaber Al-Sabah. Les Etats-Unis, la France, la Turquie, et l’Iran, ainsi que les six autres pays du Golfe et nombre d’autres pays dépêcheront leurs ministres des Affaires étrangères, alors que la délégation irakienne sera conduite par le chef du gouvernement, Hayder El Abbadi. La Tunisie y sera représentée par le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Sabri Bach Tobji. Une déclaration de principes sera publiée à l’issue de cette réunion, apprend Leaders de bonne source koweitienne.
Les Etats, les entreprises et la société civile
La conférence internationale du Koweït pour la reconstruction de l’Irak est co-pilotée par cinq parties à savoir les gouvernements des deux pays, l’ONU, la Banque mondiale et l’Union européenne. Elle s’appuie sur trois piliers. Le premier est politique, à travers les pays participants. Le deuxième est économique et financier : outre les institutions financières, nationales, régionales et internationales, pas moins de 1850 compagnies internationales seront présentes pour examiner les opportunités d’investissement, de partenariat et d’affaires en Irak. Le troisième, relève de la société civile (plus de 70 ONG) qui exprime son engagement dans la dimension sociale de la reconstruction, la réconciliation nationale et le vivre ensemble, tout en contribuant à la prise en charges des questions humanitaires.
Des projets ficelés, prêts au financement
«Un travail de fond a été accompli par le gouvernement irakien et la Banque mondiale pour identifier les projets soumis au financement et préparer leurs dossiers complets afin qu’ils puissent être examinés par les bailleurs de fonds » a indiqué le vice-chef du gouvernement koweïtien. Interrogé sur les régions bénéficiaires, notamment le Kurdistan, il n’a pas été dans les détails, affirmant que "les projets de reconstruction couvrent l’ensemble du pays et tous les secteurs."
Le montant total des financements nécessaires à mobiliser n’est pas officiellement annoncé. Des sources concordantes interrogées par Leaders indiquent qu’il serait de l’ordre de 100 milliards de dollars américains. Près du cinquième, soit 20 milliards de dollars, fera l’objet d’annonces officielles lors de la cérémonie de clôture de la Conférence du Koweït. « L’Irak qui jouit d’une longue histoire et riche patrimoine ne manque pas de ressources naturelles et de moyens financiers, a souligné Sheikh Sabah Khaled Al-Hamad, en référence aux abondantes ressources énergétiques. Le plus important, à travers cette conférence, est d’exprimer une forte mobilisation internationale en faveur de l’Irak. En engageant sa reconstruction et retrouvant sa sécurité, sa stabilité et sa dynamique économique, il contribuera de tout son poids dans la stabilisation de la région et sa sécurité. »
La sécurité de l'Irak, c'est aussi la sécurité du Koweït et de toute la région
Le chef de la diplomatie koweitienne ne cache pas toute l’importance que son pays accorde à la stabilisation de son voisin immédiat. « C’est, aussi de notre sécurité », a-t-il rappelé maintes fois. Qu’en est-il de la dette irakienne vis-à-vis du Koweït ? « C’est une question bilatérale qui est du ressort d’un haut comité institué entre les deux pays, répond-il. Mais, l’ordre du jour aujourd’hui, c’est la mobilisation de la communauté internationale en faveur de l’Irak », insiste-t-il. Comment est perçue la participation de l’Iran à conférence ? « L’Iran a une présence et des intérêts significatifs. Il est tout-à-fait naturel qu’il prenne part à cette conférence. Nous avons grand espoir qu’il contribue à l’ancrage de la sécurité et la reconstruction », répond-il.
Taoufik Habaieb
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Le Koweit qui se penche sur le reconstruction de l'Irak... Magnifique retournement de l'Histoire, magistrale baffe (posthume, mais tout de même) à un magistral dictateur, qui a fait preuve là de sa magistrale stupidité !! Vivre cela compense de pas mal d'avanies historiques...
Qu'ils sollicitent l’aumône auprès de leurs frères et cousins de même obédience cultuelle et cultuelle. Nous, européens, on paye déjà suffisamment pour assurer le confort social de ceux qui nous polluent.
Le Koweit qui se penche sur le reconstruction de l'Irak... Magnifique retournement de l'Histoire, magistrale baffe (posthume, mais tout de même) à un magistral dictateur, qui a fait preuve là de sa magistrale stupidité !! Vivre cela compense de pas mal d'avanies historiques...