Reçu par Emmanuel Macron lors de sa visite privée à Tunis en novembre 2016, Me Abdessettar Ben Moussa a beaucop apprécié cette rencontre. Président de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme, et co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2015, il était ravi de partager avec celui qui remportera, six mois plus tard, les présidentielles en France l'analyse de la sitution en Tunisie et dans la région. Aujourd'hui Médiateur administratif, institution qui relève de la Présidence de la République, il nous livre le souvenir qu'il garde de cette rencontre.
Il m’a agréablement surpris par sa modestie, sa capacité non seulement d’écoute, mais aussi d’interaction. Foncièrement acquis à la démocratie, il m’a également paru doté d’une ferme détermination et forte volonté, capable d’agir et de changer le cours des choses. En aucun moment, il n’a mentionné son intention de postuler à l’Elysée. Toute son attention au cours de notre entretien était concentrée sur la compréhension de la transition démocratique en Tunisie, la situation dans la région. Sur la Libye, et à la différence d’autres hommes politiques, il était contre toute ingérence étrangère. D’ailleurs, il cherchait à savoir dans quelle mesure la démarche tunisienne pourrait inspirer nos frères et voisins, mais aussi d’autres pays.
Ce qui a retenu le plus son attention en Tunisie, c’est le rôle joué par la société civile pour instaurer le Dialogue national, avec nombre de partis politiques, et son aboutissement heureux. Il y a vu un exercice inédit et original, riche en valeurs.
Nous avons également évoqué le rapport de la démocratie, en pleine et tumultueuse transition, aux droits de l’Homme, au respect de la loi, à l’indépendance de la justice, à l’équité et à l’égalité. Mais aussi l’indispensable relance économique pour que la démocratie ne soit pas fragile. D’où la nécessaire solidarité des démocraties occidentales, notamment la France et l’Europe, avec la Tunisie.
De lui je garde l’image d’un homme d’Etat sincère et franc, déterminé à agir. Mais, jamais je n’avais pensé que quelques mois seulement après, il remporterait si brillamment la présidentielle. Il a tous les atouts pour réussir.