Congrès de l'Utica : le pari de Chahed et la sérénité tranquille de Ouided Bouchamaoui (Vidéo et Photos)
Il faudra désormais entre 48 et 72 heures pour lancer son projet : C’est le pari de Youssef Chahed pour booster les investissements. Son programme pour y arriver, il l’a dévoilé aux 2000 délégués du 16e Congrès de le l’UTICA qui s’est ouvert ce mercredi. Il repose essentiellement sur l’amélioration du climat d’affaires notamment à travers la simplification des procédures administratives et leur réduction à 5 au lieu de 9. A ce propos, il a promis qu’à partir du mois de février une liste définitive des autorisations indispensables à la création d'un projet verra le jour. D’autre part, toute démarche auprès de l’administration pour une autorisation quelconque, équivaudra à une approbation, passé un certain délai, sachant les documents nécessaires seront ramenés à 5 au lieu de 9.
Dans cet ordre d’idées, d’autres mesures seront prises:
- la BCT sera appelée à respecter un délai bien précis pour répondre aux demandes de transfert de devises à l'étranger.
- les délais de manutention et de dédouanement au port de Radès qui accapare l'essentiel de nos exportations, mais aussi dans les autres ports commerciaux, seront réduits, grâce à la simplification de plusieurs procédures de telle sorte qu’il sera possible de doubler les exportations tunisiennes à l’horizon 2020.
Il a insisté sur la nécessite d'appliquer les grandes réformes économiques projetées pour «relancer les investissements »et créer des emplois. Défendant son plan de relance économique, le chef de gouvernement a justifié les augmentations de prix et les nouvelles taxes : «elles permettront de rétablir les équilibres financiers».
Ouided Bouchamaoui : Combien de temps continuerons-nous à négliger les réformes?
Auparavant, la présidente sortante de l'Utica, Ouided Bouchamaoui, avait rappelé dans son discours d'ouverture que «ce 16ème congrès, constituait une nouvelle consécration des principes et idéaux qui ont guidé l’œuvre des fondateurs de l’UTICA et qui ont toujours œuvrer à concilier entre le souci d’être à l’écoute de la patrie et le souci de promouvoir le travail syndical». Aujourd’hui, a ajouté Mme Bouchamaoui, on peut dire que les activités de l’UTICA durant ces cinq dernières années ont été le prolongement de cet esprit patriotique malgré la situation exceptionnelle par laquelle passe le pays car l'intérêt pour les affaires nationales a dominé les activités de l’Utica.
Faisant le bilan de ses deux mandats, elle a rappelé que «l'Utica a cherché à placer la question économique au premier plan de ses préoccupations. Elle a été la première à mettre en garde contre la dégradation de la situation économique et à avertir que le processus de transition démocratique resterait fragile et menacé s'il ne s'accompagnait pas du redressement de l'économie et d’un retour à la normale, afin de créer le maximum de possibilités d'emploi pour les jeunes Tunisiens.
«Au cours des dernières années, l’Utica a également proposé plus d'une initiative pour réformer et relancer l'économie. La dernière proposition en date est un plan pour sortir de la crise dans le même contexte elle a donné sa vision et de lignes directrices pour la Loi de finances de 2018 et elle a contribué à l'élaboration du contenu du document de l'Accord de Carthage».
Mme Bouchamaoui,a déploré qu'elle n'ait pas reçu la réponse des gouvernements successifs et l’économie est aujourd'hui confrontée à des indicateurs économiques à leurs plus bas niveaux, avec notamment des faibles taux de croissance, des déséquilibres qui continuent de s'aggraver, un déficit commercial qui s'aggrave, le dinar qui s'effondre, le déficit budgétaire des institutions publiques «qui a coûté au groupe national des pertes énormes», le commerce parallèle, la contrebande, obligeant les gouvernements successifs à adopter des lois financières supplémentaires chaque année,
Toujours à propos du volet économique nationale, Mme Bouchamaoui a souligné que les problèmes économiques et les déséquilibres financiers du pays ne peuvent être résolus au détriment de l’entreprise organisée et avec l'augmentation continue des impôts, ce qui a porté la pression fiscale en Tunisie à des niveaux records impactant l’entreprise économique qui non seulement est devenue incapable de rivaliser avec les entreprises des pays concurrents à la Tunisie, mais se trouve menacée dans son existence et sa pérennité. A cela s’ajoute la détérioration du climat des affaires et la faiblesse des services logistiques liés aux exportations, tels que les ports et les services aériens, la dégradation des infrastructures et la propagation de la contrebande et du commerce parallèle, qui ont ruiné l'économie en plus des revendications sociales excessives.
Malgré toutes ces conditions difficiles, l’entreprise tunisienne a fait, au cours des dernières années, d'énormes sacrifices, notamment l’acceptation de l'augmentation exceptionnelle de 7,5 pour cent des impôts édictées par la loi de finances de 2017, dans l'espoir que le produit de cette augmentation ira au développement, à l'investissement et à l'emploi. Mais rien de tout cela n’a été réalisé. Bien au contraire, la loi de finances de 2018 est venue avec de nouvelles charges pour l’entreprise, qu'elle soit fiscale ou sociale.
Mais combien de temps l’entreprise privée en paiera-t-elle le prix? Combien de temps continuerons-nous à négliger les réformes? S’est exclamée la présidente de l’UTICA.
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