Me Donia El Hedda Ellouze: Créer une nouvelle dynamique avec le Portugal par des actions concrètes
«L’unique frein à la promotion des investissements réciproques dans les deux pays est la méconnaissance de tout le potentiel qui s’offre en Tunisie et au Portugal.» Me Donia El Hedda Ellouze, avocate d’affaires qui jouit de la confiance, entre autres, de nombre d’entreprises portugaises établies en Tunisie et de chefs d’entreprise tunisiens opérant au Portugal, va droit au but. C’est pourquoi, d’ailleurs, elle a pris l’initiative de créer une Chambre mixte de commerce et d’industrie tuniso-portugaise, dont elle préside le comité constitutif, et de soutenir la création d’une association d’amitié dont le chef de file est Zied Tlemçani. «C’est le meilleur moyen, dit-elle à Leaders, de contribuer à l’effort d’information et de favoriser les flux réciproques d’échanges commerciaux et d’investissement.» Avocate de grandes multinationales et consul honoraire du Chili en Tunisie, elle est au cœur de l’univers de l’investissement.
Tout rapproche la Tunisie et le Portugal, affirme Me El Hedda Ellouze. Hormis la langue, nous partageons en fait la même culture. Nous le voyons à travers le personnel portugais des compagnies installées en Tunisie. Ceux qui travaillent à la Cimenterie de Gabès se sentent parfaitement à l’aise, se sont rapidement adaptés et facilement intégrés dans la vie locale. Modestes et travailleurs, ils sont admirables. Tout comme les Tunisiens qui opèrent au Portugal.»
Comment attirer davantage d’entreprises portugaises pour qu’elles viennent s’installer en Tunisie?
Ce n’est pas l’unique catégorie à cibler. Il y a également les grandes compagnies américaines, du nord et du sud, et d’autres, asiatiques, qui, pour se rapprocher du marché européen, se sont implantées depuis près de 20 ans au Portugal. Il s’agit de les inciter à tirer profit du site Tunisie qui leur offre lui aussi des incitations avantageuses. C’est le cas d’ailleurs de la compagnie japonaise Yazaki, spécialisée dans la fabrication des composants automobiles (câbles). Du Japon, elle a pris pied au Portugal et du Portugal en Tunisie, à Gafsa. Cet exemple est à rééditer.
Maintenant, il nous appartient de redoubler d’effort pour renforcer l’image du pays, restaurer la confiance en ses potentialités, valoriser les investisseurs étrangers et les récompenser.
Quels sont les obstacles qui risquent de dissuader des investisseurs tunisiens intéressés par une implantation au Portugal?
Il n’y a pas d’obstacles ! Le Portugal est ouvert à l’investissement extérieur. Comme il avait misé sur l’encouragement de ses propres entreprises à investir à l’étranger, notamment en Amérique latine, et on récolte aujourd’hui les dividendes. Il est très accueillant à l’égard des investisseurs étrangers chez lui. Toute une batterie d’avantages substantiels leur sont consentis, y compris en faveur des entreprises dont le capital est à 100% étranger.
Comment la Chambre mixte compte opérer?
En synergie avec tous les autres partenaires et leviers dans les deux pays, notre objectif est de créer une nouvelle dynamique des actions concrètes. Rien n’est plus convaincant que la réussite des projets initiés. Nous y œuvrerons.
Donia El Hedda Ellouze: Avocate et présidente de la Chambre mixte de commerce et d’industrie tuniso-portugaise
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