Slim Chaker: Pourquoi j’ai accepté la Santé, et comment je compte m’y prendre
Retour significatif au gouvernement pour Slim Chaker, après une année passée à Carthage, en qualité de ministre conseiller auprès du président de la République, chargé des affaires politiques. Annoncé, au départ, pour succéder à Fadhel Abdelkéfi à la tête du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, il était quasiment fixé au Transport. Jusqu’à la dernière minute. Connaissant les contraintes des derniers ajustements d’un remaniement ministériel, Chaker a laissé au chef du gouvernement, Youssef Chahed, de le nommer, s’il y tient nécessairement, là où il le juge le plus utile. Ce sera donc à la Santé, comme il l’apprendra lors de l’annonce du remaniement. «C’est le meilleur C.V. reçu, confie Youssef Chahed, et je connais sa compétence.» En off, il regrette que certains aient essayé de dissuader Chaker de revenir au gouvernement. Troquer la sérénité de Carthage, sous les ors de la République et tout près de Béji Caïd Essebsi, contre l’enfer des hôpitaux et l’inextricable déficit des budgets et des effectifs, il faut avoir de grandes motivations pour sauter le pas.
Pourquoi Slim Chaker a-t-il accepté ce poste ? Et comment s’est-il attaqué à sa nouvelle mission? Mais aussi par quel bout commencer?
Pour cet ingénieur statisticien économiste âgé de 50 ans, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (2011), puis des Finances (2015 -2016), son expérience en tant que consultant pour le compte de l’AFD et de la Banque mondiale dans nombre de pays arabes et africains et d’administrateur chargé du développement national et international au sein d’un grand groupe de santé, lui sera particulièrement utile dans ses nouvelles charges.
Pourquoi avez-vous accepté ce poste?
Pour trois raisons, principalement. D’abord, la santé est un bien public par excellence. Elle est d’une importance capitale pour les Tunisiens. C’est aussi un secteur passionnant qui a un poids considérable au niveau économique et social. Il recèle un potentiel de croissance et des gisements de productivité importants au niveau national et international à travers l’exportation.
Comment avez-vous commencé à travailler?
Dès la prise de nos fonctions, nous avons fixé, la secrétaire d’Etat Sonia Ben Cheikh et moi-même, notre plan de travail autour de trois axes majeurs:
1 – Le travail d’équipe: on a commencé par réunir les équipes du ministère et des structures s’y rattachant (directeurs généraux, cadres, directeurs régionaux, directeurs des établissements publics de santé …) pour leur expliquer la manière dont nous allions travailler, avoir leur feedback et leurs propositions. On a par la suite fixé les objectifs à réaliser tout en insistant sur la nécessité de travailler en équipe et de créer des synergies.
2 – L’ouverture et l’écoute: on a ensuite ouvert les portes du ministère aux différents professionnels de la santé sans exception: chefs de service, médecins, pharmaciens, cadres paramédicaux, syndicats, société civile… Les premiers échanges et réunions ont été francs, riches, intéressants, parfois même animés. On a convenu de travailler en étroite coopération pour donner au secteur de la santé tunisien la place qui devrait normalement être la sienne, celle de leader au niveau du continent africain.
3 – Les orientations stratégiques: pour ce qui est des orientations stratégiques futures pour le secteur, le chef du gouvernement a fixé le cap au cours de son discours devant l’ARP le 11 septembre puis au cours du premier Conseil des ministres le 13 septembre. Il s’agit de faire en sorte que les secteurs en relation directe avec le citoyen puissent apporter aux Tunisiens les services qu’ils attendent avec la qualité, la célérité et la sécurité souhaitées. Il s’agit ensuite d’améliorer la gouvernance, d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles et de lutter contre la corruption. Il s’agit enfin de remettre le secteur de la santé sur les rails de la modernité et de la technologie.
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