Il est grand temps de relancer la loi sur la réconciliation
Les lourdes peines de prison prononcées contre des ministres de l’ancien régime dans l’affaire Mariah Carey ou celle de Sidi Dhrif sont venues nous rappeler que six ans après la révolution, la Tunisie n’arrivait pas à se réconcilier avec elle-même. Pourtant, il le faut bien un jour. Le président de la République avait bien dès l'été 2015, proposé une loi sur la réconciliation. Celle-ci a été examinée puis adoptée par le Conseil des ministres en juillet de la même année puis transmise au parlement avant d'être soigneusement rangée dans les tiroirs. Les esprits n'étaient pas suffisamment mûrs.Depuis, le temps a fait son oeuvre.
Les Tunisiens découvrent au gré des procès, les méfaits d'une loi qui prive le pays de compétences ne demandant qu'à servir. Entendons-nous bien, il ne s'agit pas d'absoudre les corrompus, les tortionnaires, ni ceux qui ont détourné l'argent public, mais de faire preuve d'empathie envers des serviteurs de l'Etat qui n'ont fait qu'obtempérer aux ordres sans chercher à en tirer des profits personnels comme les anciens ministres et PDG des chaînes de télévision publiques, mais aussi de s'intéresser à ces hommes d'affaires interdit de voyage et qui se morfondent en attendant une réhabilation qui tarde à venir.
C'est pourquoi, il est grand temps de déterrer cette fameuse loi de réconciliation économique en y adjoignant le volet politique. On ne peut pas construire un pays en prônant constamment la haine et la rancune, ni en ostracisant une partie de la population pour faits de collaboration réels ou supposés avec l'ancien régime.
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LEADERS !!! Mieux vaut TARD que JAMAIS ! Leaders ! Quand il fallait parler de ce sujet, on n'a entendu personne, et maintenant que les plus grands se sentent menacés par les petits juges, vous agitez le drapeau de l’alerte. Ne pensez vous pas qu’il est un peut tard pour s’émouvoir du sort des hauts fonctionnaires de l’époque Ben Ali, lâchement abandonnés par leur hiérarchie ? Pourtant ce n’est pas faute d’avoir dénoncé ces faits sur les forums tunisiens, à chaque fois que le sujet s’y prêtait. Un pays ne doit sa grandeur qu’à la consistance de ses lois qui protègent de toute injustice ceux qui le servent consciencieusement. En France, les fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions sont protégés par la loi. Pas en Tunisie, bien au contraire, ils sont pris pour cible, bien avant d'avoir été jugés. Ce n’est pas moi qui le dit, mais un de vos confrères « sans l’existence d’une justice équitable, c’est l’Etat de droit qui tombe en ruine ». Oui ! C'est vraiment la RUINE. Ce n'est pas rendre justice que de juger sans conscience en dépit du bon sens. La loi, ne se décide pas, même par le juge. Elle s'applique conformément au code pénal. On assiste à une chasse aux sorcières. Il n'en sortira rien de bon, d'autant plus qu'un certain nombres de juges n'ont pas toujours eu un comportement irréprochable. Affaire Cactus Prod : Sous le régime Nadhaoui, on absout les vrais coupables et on place sous mandat de dépôt 5 hauts fonctionnaires soupçonnés d’enrichissement ou de collusion avec l’ennemi. Accusés sans preuve, des syndicalistes irresponsables, veulent régler des comptes avec leur hiérarchie, opposée à toutes leurs petites combines. Alors ils les accusent de tous les maux. Malheureusement, la justice s’est rendue complice de cette mascarade. Vice de forme : la télévision Tunisienne est une institution publique sous contrôle de la Cour des Comptes. Elle seule est compétente, c’est ce qui est stipulé dans la loi n° 68-8 du 08 mars 1968 publié au journal officiel tunisien quelques jours plus tard, le 12 mars. Dans ce cas, pourquoi les juges se sont ils emparés de cet os à ronger alors qu’ils ne pouvaient pas, ne pas savoir que cette affaire n’entrait pas dans le champ de leurs compétences ? Au plus haut somment de l'état et du gouvernement on a laissé faire. Pourquoi ? Par peur du contre coup en cette période troublée de 2011 ? Si c'est la raison, elle est LAMENTABLE !!! Qui était 1er ministre au moment des faits ? Posez vous cette question ? Vous avez trouvé ? Il a laissé faire et il laisse toujours faire. Plus tard, un autre 1er ministre informé de ce vice, a lui aussi tourné la tête, montrant ainsi son désintérêt ou son impuissance. C’est grave, qui tient le gouvernail législatif dans ce pays ?PREOCCUPANT ! On ne peut être que totalement d'accord pour l'indépendance des juges, mais il y a une limite à tout, lorsque la VRAIE JUSTICE est bafouée par ceux qui sont chargés de la rendre. En pareilles circonstances, il appartient à l'état de recadrer cette dérive judiciaire et d’en tirer les conséquences. Vice de procédure : les soit disant preuves détenues par ceux qui accusent, n'ont même pas fait l'objet d’une décision d’obligation de scellées de la part du doyen des juges d’instruction. Cette pratique fait planer un doute et laisse la porte ouverte à toutes sortes de manipulations frauduleuses défavorable aux accusés. Dix procès ont eu lieu. Ils ont tous été ajournés faute de preuve. Tunisie cherche désespérément experts compétents dans ce domaine ! Denrée rare, ils n’existent pas. Vice de procédure et vice de forme, tout est réuni pour déclarer cette affaire sans suite. Qu'attend on ? Privés de passeports sur décision arbitraire, impossible pour ces 5 hauts fonctionnaires de faire valoir leurs compétences sur le marché du travail. Depuis plus de 6 ans, ils sont en attente d’un jugement qu’ils espèrent impartial. Dans cette situation, il serait tout à l'honneur des juges que de se déclarer incompétents et de passer la main à des experts venus d'ailleurs où de se dessaisir de cette affaire au profit de la Cour des Comptes qui n'aurait jamais dû abdiquer face à cette attaque en règle de ses prérogatives constitutionnelles. C’est cela la DEMOCRATIE, et c’est aussi pour cela que le peuple tunisien s’est rebellé, pour permettre aux médias de faire entendre et de relayer leurs voix. Ça fait 6 ans que ce dossier est entre les mains de la justice, 6 ans que la vie de ces hommes et de leur famille s’est arrêté.