Le campus tuniso-allemand verra finalement le jour dans une nouvelle configuration
Berlin – De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb. De simple université tuniso-allemande, le projet qui a déjà pris du retard, est complètement reconfiguré pour démarrer immédiatement. L’entretien, mardi après-midi à Berlin, du chef du Gouvernement, Youssef Chahed, avec la ministre fédérale allemande de l’Education et de la Recherche, Dr Johanna Wanka a été très productif. Accompagné du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, il est arrivé avec un dossier complètement revisité, mais aussi l’acte de mise à disposition par le ministère de l’Agriculture, d’un terrain de 33 ha, à Mornag (gouvernorat de Ben Arous).
Le nouveau concept porte sur tout un pôle intégré de formation de compétences et de qualification métiers, orienté entreprises. Ce pôle comprendra un ensemble de filières allant d’un centre de formation de compétences, à vocation régionale, un module de licence et d’autres niveaux plus élevés. Il offrira des formations par alternance, des enseignements en sciences appliquées et recherches de développement en divers modules.
En outre, le campus tuniso-allemand abritera un centre culturel allemand, un complexe sportif et un centre de carrière pour accompagner les diplômés.
« Cette rencontre a été très utile, indique à Leaders, Slim Khalbous, permettant de valider le projet et d’approuver sa nouvelle dimension. Le chef du gouvernement Youssef Chahed a appelé à accélérer le processus de réalisation. C’est ainsi qu’une délégation d’experts allemands se rendra fin février courant à Tunis pour participer à la finalisation du business model, l’élaboration d’un calendrier de mise en œuvre et l’examen de toutes les modalités opérationnelles. Le schéma de financement retenu reposera sur un partenariat public-privé. La Tunisie et l’Allemagne y contribueront à hauteur de 35% chacun. Le secteur privé y sera associé pour les 30% restants. »
« Ce montage financier, novateur, est capital, souligne le ministre Khalbous. L’implication des entreprises privées est fondamentale et confirme l’orientation entreprise de ce campus. »
En saluant la ministre fédérale allemande à la fin de l’entretien, le chef du gouvernement Youssef Chahed a lancé aux délégations des deux pays : « Maintenant, il faut qu’on se mettre immédiatement au travail. »
Un chiffre rappelé par la ministre résonne en tête : l’Allemagne compte zéro jeune diplômé chômeur. A méditer.
Taoufik Habaieb
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La nouvelle orientation du projet me parait raisonnable vu les besoins en formation ciblée dans les domaines technologiques et industriels. Toutefois l’emplacement de la nouvelle université me semble totalement incohérent. En effet, le terrain proposé ( à Mornag) se trouve dans une zone à dominance agricole et complètement déconnecté des réseaux de transport outre l’absence d’un environnement industriel qui constituerait la continuité naturelle de ce projet. Pourtant un meilleur emplacement existe et ne coûtera pas autant à l’Etat. Il s’agit des terrains autour de la zone industrielle de M’ghira tel que l’emplacement actuel du marché hebdomadaire des voitures d’occasion ou bien dans le cadre du projet d’aménagement du Centre Urbain Sud CUS-Tunis (actuelle ferraille) déjà programmé dans le schéma directeur d’aménagement du Grand Tunis (SDAGT). Le site présente plusieurs avantages : Disponibilité de terrains à faible valeur agricole ; connexions existantes et futures aux réseaux des transports (métro (ligne6), bus, futur aménagement de la sortie sud de Tunis et futur ligne C du RFR,) et surtout l’établissement serait intégré à la zone industrielle MGHIRA où des fleurons de l’industrie nationale sont déjà établis comme c’est le cas pour le parc aéronautique. Adossée à cette Z.I. la formation en alternance, cheval de lance du modèle allemand, prendrait tout son sens. A méditer.
