Bruxelles – De notre envoyé spécial, Taoufik Habaieb. Le président Béji Caïd Essebsi est à partir de ce mercredi soir à Bruxelles en visite officielle, la première qu’effectue un chef d’Etat tunisien aux institutions européennes. Elle intervient en célébration de 40 années de coopération avec l’Union européenne, une « occasion exceptionnelle » voulue par l’Europe pour rendre hommage à la transition démocratique en Tunisie et réitérer « un soutien massif » en faveur de son succès. Exceptionnelle, l’invitation est adressée au président Caïd Essebsi pour un Leaders Meeting par les trois présidents des institutions européennes, Martin Schulz, Président du Parlement Européen, Donald Tusk, Président du Conseil européen et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (qui sera représenté par Federica Mogherini, Haute Représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité).
Ce Leaders Meeting est une innovation dans le protocole de l’union européenne, jamais organisé auparavant. Ceux qui connaissent les arcanes de Bruxelles savent combien il est complexe et compliqué de réunir un consensus politique institutionnel pour prendre pareille initiative et l’organiser. C’est dire le message fort que l’Europe tient à adresser à la Tunisie à travers son président.
Sur un plan bilatéral, le président Béji Caïd Essebsi sera reçu à la faveur de sa visite à Bruxelles, par le Roi des Belges, Philippe de Belgique. L’entretien sera l’occasion de discuter de l’évolution des relations bilatérales et des perspectives du renforcement.
Une interaction plus forte avec l’Europe.
Tout au long de la journée du jeudi 1er décembre 2016, les moments forts ne manqueront pas. Outre les entretiens bilatéraux avec les dirigeants de l’Union, le discours que le président Caïd sera invité à prononcer en séance plénière devant le Parlement européen en sera l’un des points d’orgue les plus attendus, ici à Bruxelles. S’adressant aux 28 pays membres de l’UE à travers leurs élus, il célèbrera certes l’amitié et la coopération entre la Tunisie et l’Europe mais plaidera surtout en faveur d’un soutien plus substantiel à l’essor de l’économie tunisienne et au développement intégral », croit-on savoir dans son entourage. « Si la Tunisie peine en comptant sur elle-même d’abord et avec l’aide de la communauté internationale, à surmonter des difficultés conjoncturelles, elle a tout pour l’avenir, nous dit-on. Préempter le futur et investir dans toutes les potentialités qui s’offrent sera plus qu’un acte de solidarité, une décision intelligente ».