Tunisie: Quand faut-il émettre de nouveaux billets de banque?

Simple renouvellement des stocks, suite à l’usure habituelle d’une catégorie de billets, ou après un faux monnayage massif, ou encore, au lendemain d’un évènement politique majeur, comme la révolution du 14 janvier. Tels sont les principaux facteurs qui commandent l’impression de nouveaux billets de banque et la frappe de pièces de monnaie. Il y a un quatrième facteur, peu évoqué, à savoir la décision des autorités politiques d’opérer des confiscations, comme cela a été le cas dans certains pays.

«En Tunisie, indique M. Ali Kedhai, directeur général de la Caisse générale et des paiements à la Banque centrale, les programmes obéissent à une batterie de critères. Il s’agit d’abord de satisfaire des besoins qui augmentent avec l’évolution du Produit intérieur brut (PIB), et de renouveler une partie du stock de billets usagés et détruits et des pièces de monnaie détériorées, et ce, dans le but d’améliorer la qualité des billets et pièces en circulation. Mais aussi, de maintenir un stock minimum de billets et de pièces de monnaie pour faire face à toute demande circonstancielle. En général, sur les dernières commandes, 35% sont gardés en réserve, alors que 65% sont mis en circulation.

La satisfaction des besoins en billets et pièces de monnaie s’effectue pour une période de trois années consécutives. Aussi, la répartition des coûts de fabrication se fait sur trois exercices afin de ne pas impacter massivement les charges d’exploitation d’un seul exercice comptable».

M. Kedhai souligne que l’impression des billets ou la frappe des pièces de monnaie en quantité suffisamment importante impliquent la réalisation d’une économie d’échelle du fait que la courbe des coûts obéit à une fonction linéaire dont le coefficient directeur fléchit lorsque la quantité commandée s’amplifie. Le choix de fournisseurs se fait sur consultations internationales élargies parmi ceux qui répondent aux exigences techniques, financières et d’accompagnements préconisées. Les coûts des matières premières qui influent sur le choix des alliages pour la fabrication des pièces de monnaie, du coton et de l’encre pour les billets de banque.

Néjiba Belkadi et Taoufik Habaieb

Lire aussi

Retirer les billets de banque et les remplacer: Qui veut perdre des milliards?