News - 16.08.2016
Chahed, sur les pas d’Essid et de Jomaa…
Ce qui se passe actuellement à Dar Dhiafa, entre consultations, tractations et négociations pour la formation du gouvernement Chahed, n’est pas inédit, ses prédécesseurs à la Kasbah, après le départ de la Troïka, l’avaient déjà éprouvé.
Béji Caïd Essebsi, appelé à la rescousse pour prendre le relais de Mohamed Ghannouchi, en mars 2011, en était affranchi. Il avait demandé aux ministres de choisir entre la candidature à l’élection de la Constituante et leur maintien au gouvernement. Sans hésiter, Ahmed Néjib Chabbi et feu Ahmed Brahim, choisiront immédiatement le Bardo. Yassine Brahim leur emboîtera le pas en juin 2011.
Hamadi Jebali, puis Ali Larrayedh, s'en sont remis remis à leur parti pour former leur gouvernement. Ennahdha choisira de gouverner avec le CPR et Ettakatol. Ce sera la Troïka.
L'exception Mehdi Jomaa
La situation change avec Mehdi Jomaa, choisi par le Quartet, avec une feuille de route stipulant le non-maintien d’aucun ministre sortant. Une exigence qui lui laissera les mains libres pour choisir lui-même ses coéquipiers. Au siège du ministère de l’Industrie, dont il a été le titulaire, se déroulera alors le grand bal des consultations et des oraux pour les pressentis. Jomaa finira par composer son équipe mais se battra pour obtenir une tolérance : la reconduction du ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou.
Face au refus catégorique du Quartet et des exigences de la Troïka, fortement présente au Bardo, Jomaa n’hésitera pas à se présenter les mains vides au palais de Carthage, à l’ultime dernière minute du délai qui lui était fixé. Ce samedi soir, à 23h55, il informera le président provisoire Moncef Marzouki, interloqué de sa décision de ne pas lui présenter la composition de son gouvernement.
La nuit sera longue, nourrie de tractations et de pressions sur Marzouki qui finira par l’inviter, le lendemain pour lui notifier à midi sa décision de lui octroyer un nouveau délai. En coulisses, l’attitude du CPR changera et le Quarter donnera son GO. Le soir-même, Jomaa annoncera à Carthage la composition de son gouvernement. Seul rescapé du précédent cabinet, Nidhal Ouerfelli. Il le suivra à la Kasbah, en tant que ministre-conseiller.
Revoir la copie
Habib Essid n’aura pas la tâche plus facile, ni la main plus libre et heureuse. Établissant son quartier général à Dar Dhiafa, il s’emploiera au grand rituel. Pensant pouvoir boucler son équipe, sans la participation d’Ennahdha et autres partis, il la présentera vendredi à Béji Caïd Essebsi qui en prend acte et l’annoncera à la presse. Fausse manœuvre. Il sera contraint de revoir sa copie. On connait la suite et les coànséquences.
Youssef Chahed doit s’affranchir de toutes les pressions et tirer les enseignement des expériences de ses prédécesseurs. C’est d’un cabinet de guerre que la Tunisie a aujourd’hui grandement besoin.
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