Exclusif – Syphax : L’interview choc de Mohamed Frikha. Tiendra-t-il ses promesses ?
Il y croit encore, dur comme fer, sans l'ombre du moindre doute affirmant la reprise des vols le 17 octobre prochain. Pis encore, il ne se reconnaît aucune erreur, ne serat-ce que d'appréciation et ne présente pas d’excuses à ses actionnaires, ses fournisseurs et ses salariés et rejette tout sur les autres. Mohamed Frikha, fondateur de Syphax Airlines, persiste et signe. Comment sera-t-il capable de faire redécoller si tôt ses avions (en location), alors que les fonds ont fondu, les passagers n’ont pas été remboursés et les autres sont dépités, les équipages ne sont pas payés depuis des mois, les autorisations sont suspendus, sinon retirées ?
Pressé de questions par Leaders, il esquive pour certaines et pour d'autres, essaye de trouver des arguments. Qui restent cependant peu convaincants. Une crise peut survenir à tout instant, l'essentiel est de bien la gérer en regardant la réalité en face et trouvant les meilleures solutions appropriées.
La communication de crise est un levier majeur. Frikha a-t-il pêché par manque de communication financière. S'il avait informé à temps, le marché et ses actionnaires des difficultés rencontrées, leur aprésenté ainsi que les intermédiaires en bourse l'état réel fde la situation et les tentatives de menées pour éviter ce crash financier, il aurait bénéficié de compréhension et soutien. Est-ce aujourd'hui, trop tard. Tous font comme Saint-Thomas: ils ne croient que ce qu'ils voient. Interview.
Extraits de l'interview intégrale en vidéo.
A ce jour (jeudi soir), il n’a pas interjeté appel à la décision du CMF du 20 août dernier, l’enjoignant de procéder à une offre publique de retrait (OPR). Compte-t-il le faire, les délais règlementaires de recours n’étant pas encore épuisés ? « Oui, nous déposons ce vendredi
Redressement de la compagnie ? « Oui, en se plaçant sous la loi 95 relative aux entreprises en difficultés qui nous permet de rééchelonner les dettes sur 7 ans, et de bénéficier d’un délai de grâce de deux ans, soit neuf ans au total. Mais, aussi en injectant des fonds à la hauteur de 20MD. Ces fonds proviendront des déposits qui seront récupérés auprès de certains fournisseurs, de la conversion du compte-courant associé et d’une augmentation de capital ».
Et les fournisseurs, seront-ils payés ? « D’abord, il faudrait distinguer du lot les dettes litigieuses. Quant aux autres, elles seront réglées selon le rééchelonnement qui sera arrêté. Nous pouvons aussi envisager d’inviter les créanciers à convertir leurs créances en actions nouvelles à souscrire au capital de Syphax ».
Quand les salariés recevront leurs émoluments ? « Lorsque la compagnie redémarrera ! »
Et les passagers ayant achetés leurs billets, seront-ils remboursés ? « Le processus est engagé selon les procédures de l’IATA. Notamment pour ceux qui ont payé par cartes bancaires ! »
Quand allez-vous annoncer votre plan de redressement ? « Je tiendrai bientôt une conférence de presse à Sfax, au siège de l’UTICA régionale ! »
Pourquoi Sfax et pourquoi l’UTICA ? « Le siège de la compagnie est à Sfax. Syphax est un projet de toute la région et puis, l’UTICA, c’est la maison des entreprises ! »
Pourquoi n’avez-vous pas fait de communication financière à la tribune de l’Association des Intermédiaires en Bourse, comme il en est d’usage ? « On devait le faire, mais après la décision du CMF, ça s’est compliqué. Je reprendrai contact avec Si Adel Grar, président de l’AIB. »
Qu’est ce qui se passera lors de l’assemblée générale ordinaire qui sera tenue ce mardi 8 septembre courant ? « Présenter la situation et décider de l’augmentation de capital ».
Que diriez-vous aux actionnaires qui ont perdu leur argent avec vous ? « Je viens de me réunir avec l’association des petits porteurs. Ses dirigeants sont compréhensifs ».
Et les autres, ceux qui y auront laissé 5, 10 voire 15 MD ? « Moi aussi j’ai perdu 60 MD et plus ».
Etes-vous victime de votre double ambition. En affaires, en lançant par exemple la ligne Tunis-Montréal et projetant celles sur le Brésil et la Chine. Et en politique en vous portant candidat en tête de liste d’Ennahdha à Sfax aux législatives et en indépendant pour la présidence de la République ? « Non ! Je travaille 16 heures par jour ».
Quelle aura été d’après-vous l’erreur fatale pour Syphax ? « L’attentat de Sousse ! ». Mais, il s’est produit le 26 juin, alors que vous êtes censé avoir tenu à cette date votre Assemblée statuant sur l’exercice 2014 ? « ....)
Que dites-vous aux actionnaires ? « Faites-nous confiance. Nous allons reprendre ». Ce lien de confiance n’est pas rompu avec eux mais, aussi les fournisseurs, les passagers... « Pas du tout. Il faut nous faire confiance ».
Vous êtes sûr de pouvoir tenir vos promesses, recapitaliser la compagnie et faire décoller le premier vol le 17 octobre prochain ? « Sûr et certain ! ». Avec quelles garanties ? « Toutes ».
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