Loi de finances complémentaire : Télécharger le dossier officiel complet

« J’en suis déçu ! C’est une honte, rien à en tirer. Comment un gouvernement qui se dit d’engagement social et de rupture avec le passé puisse présenter pareil cavalier budgétaire » ! Mongi Rahoui, président de la commission des Finances à l’Assemblée des Représentants du Peuple n’est pas le seul à s’indigner. Le projet de la loi de finances complémentaire (LFC) pour l’année 2015 a été dépouillé de toute sa substance. Point de réforme fiscale, de mesures pour la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale, la contrebande et autres dispositions tant promises par le gouvernement et tant attendues par les Tunisiens.

 

Tenu pas la solidarité gouvernementale, le ministre des Finances, Slim Chaker, qui avait pourtant laissé entendre de grandes mesures, a dû s’incliner devant les décisions du chef du gouvernement et du conseil des ministres. « Où sont les partis de la coalition au pouvoir ? s’interroge Mongi Rahoui, banquier de profession et élu de la Jabha Chaabiaa au Bardo. Ils nous avaient tous rebattus les oreilles lors de la campagne électorale, par d’alléchants programmes économiques à forte valeur ajoutée sociale et réformatrice. Rien n’en est paru au premier texte concret. Pourquoi alors procéder à un cavalier budgétaire. Le gouvernement aurait pu se contenter d’une simple mise à jour chiffrée du budget 2015. »

Rahoui n’est pas le seul à le penser et à le dire. Dans les rangs des « techniciens » rompus à pareil exercice, la déception est grande. « Nous avons été trahis par les politiques », soupirent plus d’un. Ils regrettent de s’y être dépensés des semaines durant, weekend compris, pour voir leurs efforts s’évaporer. 

 

Mais, le chef du gouvernement Habib Essid, qui avait bien annoncé des mesures douloureuses, semble avoir décidé d’ajourner la confrontation avec les trafiquants, contrebandiers et autres gros bonnets de l’évasion fiscale. 

 

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