Taoufik Habaieb : Trêve de discours, agissez Si El Béji, agissez Si Essid !
Tel un robot méthodiquement programmé, le jihadiste de Sousse s’élance de la plage vers la piscine de l’hôtel Impérial Marhaba, à Sousse, arrosant en rafale de sa kalachnikov les touristes. Puis, aveuglé par la haine et endoctriné par son fanatisme, il poursuit son macabre carnage à l’intérieur, jusqu’à la réception, continuant à tirer sur ces cibles étrangères. Comme s’il connaissait bien les lieux, il ira à l’administration, puis à la piscine couverte, crachant de son mitrailleur les feux de l’extrémisme rétrograde, destructeur. «Mission accomplie», il ressort sur la terrasse et s’arrête un moment comme pour atterrir de son cauchemar éveillé, au vu de ses victimes abattues et du personnel tunisien horrifié. Essayant d’afficher un comportement «normal» après sa funeste descente, il tentera de se fondre dans la foule, pour fuir… avant d’être abattu par un policier. Bilan : 38 morts, 36 blessés, la Tunisie, sous le choc, est endeuillé et les Tunisiens, traumatisés.
Le drame du Bardo est, trois mois après, réédité en puissance 2.
Cyrine, 16 ans, qui du balcon de sa chambre a vécu ces horribles scènes, crie encore sa douleur: «Pourquoi dois-je endurer pareille épreuve qui me poursuivra toute ma vie, pour vivre désormais dans l’angoisse ?»
Ni l’arrivée immédiate du président Béji Caïd Essebsi et du chef du gouvernement, Habib Essid, ni les mesures urgentes annoncées le soir même ne rassureront Cyrine et les Tunisiens. «Nous sommes en guerre contre le terrorisme», répèteront les gouvernants, sans aller au bout de leur logique de guerre, un comportement de guerre et encore moins, une économie de guerre.
Caïd Essebsi se contentera de constater que c’est la dislocation de l’État, l’anéantissement de la démocratie et des libertés, l’effondrement de l’économie, le chaos. La riposte adéquate n’a pas été trouvée, en attendant les secours en équipements et financements appropriés que les démocraties occidentales tardent à fournir, et l’union nationale qui peine à se consolider.
Un nouveau mandat du peuple est aujourd’hui indispensable à apporter, à travers les députés, au gouvernement, sans réserve, pour qu’il agisse en n’ayant pas les mains liées. Un gouvernement fort qui se ressaisit, capable de prendre les mesures chocs qui marquent les esprits, coiffent l’ennemi immédiatement au poteau et sauve ce qui reste de l’économie. Un gouvernement en mesure d’exiger des amis de la Tunisie, non en quémandeur mais en partenaire stratégique, ce dont il a besoin, aujourd’hui et demain.
Tout est entre les mains du président Caïd Essebsi qui doit s’ériger en chef de guerre et agir en conséquence, sans plus tarder. La Tunisie a besoin d’un leadership fort et puissant. Le pays n’est pas entré dans le mur, il est dans l’accident. C’est la dernière et ultime chance pour le secourir, et l’en sortir. Son rétablissement sera long, pénible et coûteux. Mais il finira par se réaliser en un nouveau miracle tunisien.
Taoufik Habaieb
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Carnage à Sousse...Juin 2015... Qui est responsable ???? Messieurs Dames, Quand on vous envoie des messages de danger....quand on vous a déjà fait éclater un terroriste et sa ceinture sur la plage de Sousse il y a de cela déjà un an...quand on vous a déjà signifié votre incompétence en tuant une trentaine de touristes au musée du Bardo....que vous reste-t-il à faire d'autre que de vous prémunir contre ces diables de terroristes ??? Mesdames et Messieurs, quand votre vie dépend de cette seule et unique bouteille d'oxygène qu'est le tourisme qu'il vous faudra protéger par tous les moyens en votre possession, il ne vous reste plus qu'à entreprendre les quelques dispositions sécuritaires de base restant à votre portée en l'absence de caméras de surveillance, de drones, ou de personnel compétent sachant garder des yeux biens ouverts....à l'image de celui qui a capté la fameuse vidéo de l'arrivée du terroriste des étages supérieurs de l'Hôtel IMPERIAL...Oui,I M P E R I A L... En conclusion et pour éviter la répétition de tels carnages il aurait suffit d'appliquer un système de protection très primaire à savoir: 1/ Poster un soldat armé à chaque angle de la plage de chaque hôtel: 2 du côté de la mer, 2 autres du côté de l'accès de la plage vers la piscine. 2/ Mettre en faction 2 policiers en civil (en maillot et "T" shirt, armés de révolvers) qui assurent une surveillance permanente à l'intérieur de la surface gardée. 3/ Contrôler les sacs, effets et autres parasols portés à chaque passage d'un intrus étranger à l'hôtel voulant accéder à la plage....et même par d'autres accès. 4/ Trois zodiacs de la garde maritime, ou garde nationale ou protection civile assureront un va et vient croisé tout au long du littoral pour inventorier et intercepter les éventuels dangers terroristes arrivant par la mer et pouvant tirer sur les baigneurs. Est-ce trop demander ???? est-ce que cela demande une énooorme mobilisation de moyens matériels et humains ??? Et quand bien même cela était exigé, le pays et ses intérêts suprérieurs peuvent exiger autant de sacrifices car pour remettre le tourisme et l'économie toute entière exigera de nous un énooorme effort pendant au moins cinq ans pour restaurer toute la confiance requise à même de redorer le blason de la "Tunisie terre d'accueil". Quand on a le culot de déclarer que "nous sommes en guerre contre le terrorisme"...Eh bien il faut intégrer cette décision et son impact dans notre quotidien pour se comporter en "GUERRIER" et non en petit flic laxiste, en vacances et faisant Ramadhan en plus. A bon entendeur...SALUT et que Dieu Continue à protéger notre patrie envers et contre nous mêmes. Néjib BELHEDI.
Excellent article si Taoufik , mais je doute fortement que l'exécutif actuel puisse sauver notre pays .
Il y a un mois vous écriviez que le gouvernement devrait agir vite et fort, aujourd'hui vous reprenez le même cri. Dans l'intervalle, le doute, l'incapacité voire la médiocrité s'installent. Les politiques de tout bord font la surenchère pour se tailler une image sur la scène publique. Je pose une seule question : quelle promesse électorale a-t-elle été tenue jusque là. A mon avis un gouvernement aussi large, composite, ne peut guider la barque. Avant de demander au peuple de se resserrer commençons par resserrer les rangs du gouvernement, un gouvernement restreint, de guerre, expert et disposant d'une vision claire , écrite qui couvrirait aussi bien le court terme que le moyen terme.