Ces PDG de banques publiques sont-ils maso pour accepter de si bas salaires?
Brasser des centaines de millions de dinars, superviser des dizaines de filiales et assumer de si lourdes responsabilités civiles et pénales pour des salaires si bas : les PDG des trois banques publiques sont-ils maso? Leur rémunération, fixée par arrêté du chef du gouvernement (en date 13 mars 2013), est publiée dans le rapport des commissaires aux comptes, présenté aux actionnaires en assemblée générale ordinaire. Combien gagnent-ils en fait? Abdelwaheb Nachi, PDG de la STB était le premier à le dire: «Il n’y a pas de sujet tabou, y compris mon salaire, vous pouvez poser toutes les questions qui vous semblent!» Allons-y alors! Ahmed Rjiba, PDG de la BH lui emboitera le pas. Jaafar Khatteche, PDG de la BNA, aussi.
Au total, un PDG de banque publique perçoit un traitement mensuel brut de 5300 DT avant diverses retenues. Il bénéficie en outre d’une voiture de fonction, d’un quota mensuel de carburants de 450 litres et des frais de communications téléphoniques. Le détail du traitement mensuel brut est édifiant: 900 D en salaire de base, 200 D pour le logement (où trouver à ce loyer même un studio, sans parler des frais d’éclairage, de chauffage et d’eau ?) et 350 DT pour la gestion...
Intitulé | Montant en DT |
Salaire de base | 900 |
Indemnité de logement | 200 |
Indemnité de gestion | 350 |
Indemnité de représentation | 1580 |
Indemnité provisoire de remboursement de frais de représentation | 1120 |
Indemnité complémentaire | 1150 |
Total | 5300 |
La grande question qu’on se pose est: pourquoi se contentent-ils de pareil montant, surtout que nombre de leurs salariés gagnent beaucoup plus d’eux, sans parler de leurs pairs à la tête de banques privées ou d’autres établissements financiers.
Interrogé sur la question, le ministre des Finances, Slim Chaker, a reconnu cette injustice à leur égard et a révélé qu’il compte y remédier rapidement. Un nouveau texte portant une amélioration substantielle de leurs émoluments sera bientôt soumis à la signature du chef du gouvernement. C’est déjà un acquis, mais il va falloir aller encore plus loin. Ces banques qui entament la mise en œuvre de plans de restructuration en profondeur, ont besoin de recruter de très grosses pointures, notamment parmi les Tunisiens qui opèrent à l’international. Si nous voulons les attirer et bénéficier de leur expertise, nous devons leurs consentir des conditions incitatives. C'est ce qu'a fait le Maroc et nous en voyons les résultats positifs.
Il suffit que le gouvernement prenne son courage à deux mains pour remédier à une situation déplorable s'agissant des banques publiques, mais des entreprises publiques et la haute administration. La réforme, c’est aussi, ce dossier des rémunérations.
Taoufik Habaieb
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5.300 dinars par mois, sur 18 mois l'an, ça fait une jolie somme, pas du tout un "si bas salaire", comme vous l'affirmez... Comparé au traitement que servent ATB, UIB, BT, UBCI, et - probablement - Attijari, à leurs présidents, ce ne sont que des peanuts, c'est exact ! Mais comparé au traitement d'un directeur général d'administration centrale dans n'importe quel département, ça fait saliver... Comparé au traitement perçu par n'importe quel fonctionnaire ou employé de n'importe quelle entreprise publique ou privée, je préfère ne pas en parler ! Après tout, les PDG sont-ils là pour donner et recevoir, ou seulement pour recevoir ? Peut-on jauger ce que n'importe quel PDG de n'importe quelle banque, publique ou privée, donne à son institution ?? Ca va, donc, inutile de peurer sur leur sort, il y a bien plus malheureux...
ce qui n'a pas ete dit c'est qu'ils ont 18 mois de salaire par an, des primes de bilan meme negates etc. 450 litres par mois c'est trop. Je suis professeur universitaire, J'ai tous les doctorats, plusieurs dixaines de publications, je gagne moins que le tiers de ce salaire avec aucun avantage et sans essence. Je peux gagner beaucoup plus ailleurs au golfe. S'ils ont les moyens de gagner plus ailleurs qu'ils le fassent avec beaucoup de respect.
Chapeau au patriotisme ....
le salaire des PDG des banques publiques devra être fixé par référence au smig X n - si on ignore cela , il y aura des revendications...-. par contre il faut réfléchir à la question suivante : peut on plafonner le salaire des PDG du secteur privé ? qui , le législateur dispose de moyens de recours à l'impôt sur le revenu des "personnes physiques" : il faut imposer les tranches de salaires qui dépassent ceux des PDG des banques nationales par des taux qui peuvent atteindre 85% ou 90%.
vous semblez omettre les dividendes et les primes liees a leur presence dans les conseils d'administration,d'ailleurs le D.G.A. de la S.T.B.percoit beaucoup plus que son P.D.G. et ca avoisine les 90mille dinars