News - 05.03.2015
Slim Chaker : Nous poursuivrons les réformes et réussirons leur mise en œuvre
Très sollicité lors de la conférence sur l’Investissement et l’entreprenariat tenue jeudi à Tunis, le ministre des Finances, Slim Chaker s'est vu poser une série de questions émanant de dirigeants de grandes multinationales américaines. Elles ont porté sur la vision globale du nouveau gouvernement, la poursuite des réformes, les prochaines étapes et les axes de coopération. Verbatim.
Le gouvernement a-t-il une vision globale ?
Notre objectif est de passer d’un modèle de développement fondé sur le bas coût de la main d’œuvre à un modèle qui s’appuie sur l’innovation et un meilleur contenu technologique de nos produits et services.
Allez-vous continuez les réformes ?
Oui, nous allons les poursuivre et les mettre en œuvre, car, d’une part, nous respectons les engagements pris par les gouvernements précédents au nom de la Tunisie. Et, d’autre part, nous estimons qu’elles sont indispensables pour le déploiement du modèle de développement qui va permettre au pays d’avoir un ancrage par le haut dans l’économie mondiale ce qui génèrera la création des 700 000 emplois dont nous avons besoin.
Qu’est-ce qui a été réalisé et qu’est-ce qui reste à faire ?
La transition politique a été une réussite, avec la nouvelle constitution, les élections législatives et présidentielles, la mise en place d’un gouvernement à large base politique avec quatre partis à savoir Nidaa Tounes, Ennahdha, l’UPL et Afek ainsi que des indépendants. Ces partis représentent 70% des sièges de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Maintenant, nous devons réussir la transition économique et sociale.
C’est le grand défi qui attend la Tunisie au cours des trois prochaines années 2015 -2017.
Nous allons continuer à mettre en place la réforme du secteur financier en commençant par celle des trois banques publiques qui seront capitalisées à hauteur de 500 millions de dollars. Il y a également celle de la fiscalité qui vise à instaurer plus d’équité. Il y a aussi la révision de la loi sur la concurrence et les faillites ainsi que l’examen par l’ARP du projet de loi sur le Partenariat Public-Privé. Elle est indispensable pour renforcer la capacité de réalisation des projets d’infrastructure dans les régions intérieures. Nous travaillons par ailleurs sur la modernisation de la Douane.
La Tunisie peut atteindre à elle seule la moitié du chemin à parcourir. Elle a besoin de pouvoir compter sur la communauté internationale pour l’autre moitié qui reste.
Quels sont vos axes pour la coopération ?
Trois axes sont définis. Le premier est celui d’attirer vers la Tunisie des investissements incluant l’innovation. Pour cela, la propriété intellectuelle doit bénéficier de protection. Le deuxième est ‘investir dans les secteurs porteurs et de financer les investissements dans ces secteurs ainsi que dans les infrastructures et les filières d’enseignement qui leur sont liés. Le troisième axe, avec les Etats-Unis, est de former des équipes mixtes tuniso-américaines pour aider la reconstruction de la Libye, de son économie et de ses organismes de gestion.
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